Son nom nous est aussi familier que celui d’un membre de notre famille. Nikos Aliagas, l’un des animateurs TV préféré des français, est aussi un grand passionné de photographie. Photographie qu’il partage généreusement sur les réseaux sociaux, et aussi pour le plus grand bonheur du public, lors d’expositions à Paris, en Province et hors de nos frontières.
Nikos Aliagas a eu l’extrême gentillesse de partager sa passion pour la photographie le temps d’une interview pour Hahnemühle. Nous vous proposons de découvrir Nikos photographe ci-après :
On connaît l’homme de télévision, peut-être moins le photographe, même si vous êtes très actif sur les réseaux et partagez quotidiennement vos photographies. Comment êtes-vous venu à la photographie ? S’est-elle imposée à vous ? Quel a été le déclic ?
C’est une passion qui remonte à l’enfance. En découvrant des photos en noir et blanc de la famille, j’ai très vite réalisé que personne n’était exempté de la marche du temps. Les photos de mes parents jeunes sur des photos vieillies alors que j’étais adolescent ont été un électrochoc. J’ai donc commencé par photographier les miens pour les garder « jeunes » dans mon esprit. La photo ne m’a jamais vraiment quitté, j’ai toujours eu un appareil près de moi que ce soit dans les studios où dans mes voyages. Aujourd’hui elle est devenue quotidienne et nécessaire, c’est quelque chose qui relève de la pulsion. Un besoin de garder l’infinitésimal instant.
Toutes vos photographies sont en noir et blanc. Pourquoi ce choix ?
Pour tenter de ne garder que l’essentiel. Une intemporalité qui cherche à fuir le périssable. L’interprétation des couleurs varie selon les époques. Le Noir et Blanc fige l’essentiel selon moi et crée un autre mouvement dans le cadre, de courbes, d’ombre et de lumière. Lorsque j’observe les gens, les paysages, je les transcode presque automatiquement en noir et blanc dans ma tête. Je faisais la même chose lorsque j’étais gamin, comme dans un film. La musique et le noir et blanc provoquent quelque chose d’infiniment poétique, comme une parenthèse dans la surenchère des couleurs criardes dont témoigne notre époque.
Vous nous avez confiés imprimer et archiver vos photographies sur notre papier Museum Etching. Est-il important pour vous de laisser une trace de votre travail ? Pourquoi le choix de ce papier plutôt qu’un autre ?
Il y a du charnel sur ce papier. Quelque chose de très incarné alors que la photographie en ce moment se démultiplie de façon presque virtuelle par le numérique et les réseaux sociaux, l’impression sur ce papier qui rappelle les vieux palimpsestes et de copistes donne une autre dimension à la photographie, elle lui donne un vernis qui la réconcilie avec le temps qui passe. Le papier a déjà son histoire, l’image aussi. Le mariage des deux est un délice. Pour autant, ce n’est pas un papier que j’utilise obligatoirement pour les expositions, le FineArt est relié à une démarche plus intime.
Que voudriez-vous que l’on retienne du photographe que vous êtes ?
Les images nous dépassent. Le temps photographique nous dépasse aussi. On ne peut pas prévoir ou extrapoler avec la photographie. Elle a son propre temps, comme un futur antérieur qui ignore notre chronologie linéaire. Si un regard d’un visage que j’ai croisé dans mon objectif peut encore émouvoir dans dix, vingt, trente ans, alors cet instant vécu le temps d’un clic, renaîtra un jour quelque part. La photographie a son propre temps.
De futures expositions prévues pour 2017 ?
Après le succès de l’exposition « L’épreuve du temps » sur les grilles du Palais Brongnart, Lille m’a invité à partir du 21 avril pour présenter ces photos pendant un mois à la Maison de la Photographie. Mon exposition « Âmes grecques » qui avait été présentée à la Galerie 12 à Paris ira à Bruxelles en septembre ou octobre prochain.
Merci infiniment Nikos pour cette parenthèse privilégiée. Nous vous souhaitons de vivre encore des moments photographiques exceptionnels et toujours autant de plaisir à imprimer sur nos papiers !
L’exposition « L’épreuve du temps » est encore visible jusqu’au 16 mars sur les grilles du Palais Brongnart. Allez vite découvrir ce très beau récit photographique !
Et pour en savoir plus sur le travail photographique de Nikos Aliagas, visitez son Flickr.
Crédit photos : Nikos Aliagas