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Interview de Manuello Paganelli pour la photokina 2018. Nous sommes très heureux d’exposer l’une de ses images images capivantes de « Cuba ». Capturées à l’écran et superbement imprimées sur le papier Photo Rag® Baryta. Les images de Paganelli s’affichent dans la tradition des images des grands photographes paysagers américains Cartier-Bresson, Robert Frank et Ansel Adams. Découvrez ci-après ce que ces photographes ont en commun.

©Manuello Paganelli_Catania_Italia

Comment avez-vous découvert votre passion pour la photographie ?

La photographie est arrivée de manière très naïve et innocente dans ma vie, alors que j’étais étudiant en médecine à l’Université du Tennessee aux Etats-Unis. Mais à la fin de mes études, j’ai réalisé que je ne voulais pas devenir médecin. Bien sûr, mes parents n’avaient pas apprécié cette décision car c’est eux qui avaient payé mes études et j’étais très confus de ne pas savoir ce que je voulais faire de ma vie.

Peu de temps après, j’ai acheté un appareil photo Canon F-1 camera pour mes loisirs. Je n’y connaissais pas grand chose en photographie, je n’avais suivi aucun cours.

Dès que j’ai acheté cet appareil photo, j’ai eu très envie d’apprendre sur la photographie. J’allais dans les librairies pour regarder les magazines photo. L’un d’eux s’appelait Darkroom, et il y avait Ansel Adams en couverture. Je ne savais pas qui était cet homme mais j’ai commencé à m’intéresser à ses superbes photos en noir et blanc. J’ai lu qu’il jouait aussi du piano, ce que ses parents voulaient qu’il fasse. Quand j’ai lu son histoire, j’ai découvert un homme qui, comme moi, était aussi torturé par des chemins différents. Alors j’ai acheté le magazine et l’ai emmené avec moi à l’école. Deux jours plus tard, j’ai appelé les informations et ai demandé son numéro de téléphone. Moins d’une minute après, j’étais au téléphone avec Adam qui, à cette époque, vivait à Carmel-by-the-Sea au nord de la Californie. C’était notre première conversation d’une longue série ! C’était le plus beau moment de ma vie. Ce jour-là, il est devenu mon ami, professeur et mentor jusqu’à ce qu’il nous quitte en 1984.

©Manuello Paganelli_Romania Cart_Horse

Quel est votre style préféré ?

La plupart des gens sont étonnés de voir que je ne suis pas un photographe paysager comme Ansel pouvait l’être. En fait, lorsque j’ai fini quelques uns de ses enseignements, il a vu tout de suite que j’étais plus apte à capturer des images de la vie de tous les jours, des gens qui m’entouraient et de leurs émotions. Il y a quelque chose de très puissants quand, en tant que photographe, on arrive à capturer le visage des gens. On peut voyager dans différents pays et avoir le privilège de capturer les modes de vie, la joie, les peines et les difficultés de diverses cultures dans leur propre environnement.

Votre coeur bat-il pour la photographie analogue ou digitale ? 

Cela dépend du projet sur lequel je travaille. La plupart des magazines et clients commerciaux pour lesquels j’ai travaillés comme Time, Forbes, ESPN, Stern, Spiegel, Newsweek, People, Sports Illustrated, GQ, etc., préfèrent la couleur et dans ce cas, je photographie avec mon appareil photo numérique Leica M10. Les couleurs créées par les appareils photos numériques de nos jours sont au-delà de ce que l’on pouvait obtenir autrefois sur pellicules. Lorsque l’image a été saisie, il y a une étroite entre le talent qui s’écarte pour que la technologie prenne le relais, et avec quelques retouches ici et là sur Photoshop ou tout autre application, l’image devienne une vraie oeuvre d’art !

Quand je travaille sur des projets personnels ou mes images d’art, je préfère photographier sur pellicule noir et blanc. Je développe mes propres pellicules. Si j’ai le temps, je les imprime moi-même et de la même manière que ce que j’ai appris avec Ansel. La beauté de photographier une image est la pureté d’être capable de montrer la photo avec la même lumière que lorsqu’on l’a vue au moment où elle s’imprime sur le négatif.

Aujourd’hui, plus que jamais, et plus spécialement dans le monde éditorial et photojournalistique, nous devons être vigilants sur la manière dont nous documentons notre monde et présentons nos photos, afin que son intention d’origine n’en soit pas diminuée. Nous voulons que nos images attirent les yeux et captent l’attention des gens afin qu’ils puissent éduquer et ouvrir les consciences sur ce qui ne va pas autour de nous. Une photo originale et puissante peut être comprise dans n’importe quel pays ou n’importe quelle langue.

Pour ceux que cela intéresse, j’adore photographier avec mon objectif Kodak T-MAX 400 sur mes appareils photo VH-R Leicas, Hasselblads, Holgas et Horseman.

Comment décririez-vous votre parcours de la photographie analogue au digital ?

Cela m’a pris du temps avant d’abandonner les planches et films couleurs. Cela a commencé en 2003 quand un de mes assistants m’a dit qu’il fallait que je réfléchisse à l’idée d’acheter un appareil photo numérique.  Je n’étais pas très convaincu mais il m’a prêté l’un de ses appareils pour travailler sur plusieurs de nos projets. J’avais très peur que, ce que j’avais réussi à capturer sur cet écran tout plat, puisse disparaître. Avec la pellicule, on sait que c’est physiquement là et on peut le voir. A cause de cela, j’ai photographié sur du numérique uniquement des choses très basiques, des arrière-plans.

Avec le temps, comme la plupart des magazines voulaient voir les résultats des shootings dès que les photos étaient prises, ils ont commencé à réclamer des fichiers numériques. Avec plus d’entraînement, la photographie digitale est devenue naturelle et j’en suis tombé amoureux. Le digital est là pour rester et tous les artistes et photographes qui veulent avancer dans la photographie doivent s’y mettre, tout comme pour toutes nouvelles technologies à venir dans le futur. Quand je fais mes ateliers photo à Cuba, en Roumanie ou ailleurs dans le monde, j’encourage mes stagiaires à photographier avec ce qu’ils se sentent confortables. S’ils ne sont pas sûrs d’eux, nous les guidons. Certains d’entre eux passent même plus de temps avec nous à photographier avec leur smartphones ou iPads. Je leur dis que lorsqu’ils voyagent, il est important d’avoir le matériel adéquate pour capturer une superbe image, mais cela n’a que peu d’importance de photographier avec le plus coûteux des appareils photo ou avec un appareil photo en plastique comme un Holga qui coûterait 30 $ ou moins.

En savoir plus sur le travail de Manuello sur https://www.manuellopaganelli.com ou sur Weston Gallery, où l’oeuvre de Manuello est représentée aux côtés de l’héritage photographique de son mentor.

Une image de Manuello sera exposée sur notre stand à la Photokina, hall 3.1, A 25 du 26 au 29 Septembre 2018 à Cologne. Venez l’admirer !

©Manuello Paganelli_Tobaco Farmer

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